Poissons.Avec ses omégas 3 et ses micronutriments, le poisson est devenu l'aliment star de ces dernières années. Face à une viande de plus en plus décriée, il apparaît comme la meilleure alternative.

Hélas, en raison de la pollution généralisée des eaux, manger du poisson n'est pas sans danger.


Selon le Programme des Nations Unies, au cours des cent dernières années, à cause des émissions liées à l'activité humaine, la quantité de mercure présente dans les 100 premiers mètres d'eau des océans de la planète a doublé. Une partie de la communauté scientifique demande que les limites nationales et internationales tolérées sur les niveaux de mercure soient revues à la baisse.

Les poissons, en étant bio accumulateurs, concentrent dans leurs tissus toute une série de polluants dont la teneur s'élève au gré de la chaîne alimentaire, chaque fois qu'une espèce en dévore une autre.

Devant ce constat, l'Agence Nationale de Sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'Environnement et du travail (ANSES) recommande de ne pas consommer plus de deux portions de poisson par semaine ; idéalement sur ces deux portions il faut consommer une portion de poisson gras : saumon, sardine, maquereau, hareng, truite fumée...

Que faire en pratique ?

1- Evitez les poissons prédateurs situés en fin de chaîne alimentaire

Autrement dit : évitez les gros poissons, les plus bioaccumulateurs, tels que le thon, l'espadon, la lotte, le requin, le marlin, le flétan, la raie, le barracuda, l'escolier et les poissons prédateurs sauvages (baudroie, bar commun, daurade...).

En revanche, préférez les poissons de petite taille : sardine, maquereau, anchois, hareng, sole etc.).

Le saumon sauvage, souvent dans le collimateur, est toutefois moins pollué que le saumon d'élevage, même bio.

2 - Diversifiez les lieux d'approvisionnement (sauvage, élevage, lieux de pêche)

Préférez autant que possible un poisson d'élevage avec un label de qualité à un poisson pêché en pleine mer, surtout dans la mer Baltique !

Evitez de ne manger que du saumon d'élevage norvégien pointé du doigt par les biologistes parce qu'il contiendrait un insecticide, le diflubenzuron.

Quant aux élevages bio de saumon, ils ne sont pas exempts de toute contamination en raison de leur proximité avec des parcs d'élevage standards. (risque de mélange des eaux).

En conclusion, diversifiez les poissons gras et alternez les espèces.

3 - Variez les espèces de poisson en fonction de leur pollution.

- Les poissons qui ne devraient pas être mangés : le marlin, le maquereau roi, l'espadon et le thon rouge du Pacifique, souvent présent dans les sushis.

- Les poissons qui ne devraient être consommés qu'une fois par mois :

le thon jaune, obèse ou listao et le thon albacore (trouvé dans les boîtes de thon). Raie, morue charbonnière, sébaste, perche, hoplosthète orange, tassergal, mérou, merlu blanc, , grand brochet, vivaneau, grenadier sont également à consommer au même rythme. (idem pour le homard !).

- Les poissons qui peuvent être consommés une à deux fois par semaine, mais pas davantage : bar, anchois, chinchard, sardine, flet, morue, truite, cabillaud, mulet, lieu noir, saumon, haddock, hareng, maquereau tacheté.

A éviter : le panga, peu cher mais élevé sur le delta du Mékong (Vietnam), l'un des fleuves les plus pollués au monde.

- Mangez très rarement des poissons d'eau douce fortement bioaccumulateurs (anguille, barbeau, brème, carpe, silure). Limitez ces espèces à deux fois par mois et à une fois tous les deux mois pour les femmes en âge de procréer, enceintes ou allaitantes, ainsi que pour les enfants de moins de trois ans, les fillettes et les adolescentes.

- Attention à la composition du surimi et à la quantité réelle de chair de poisson contenue dans ces bâtonnets.

- Préparez votre poisson. Pour réduire les toxines, ne consommez pas le poisson entier et enlevez avant cuisson la tête, la peau et les viscères.

- Soyez prudents avec les coquillages qui filtrent des litres d'eau de mer à longueur de journée et peuvent donc être saturés de mercure.