Déjà reportée au 1er avril, la suppression de l’impression automatique des tickets de caisse est repoussée à l’été (le 1er août ou le 1er septembre). Le ministère de l’Économie avance comme explication les difficultés que cause l'inflation, en particulier sur les produits alimentaires, pour le budget de très nombreux ménages. Il reconnaît ainsi nos arguments qu'il avait précédemment balayé d'un revers de main. Pour l’UFC Que Choisir, le ticket de caisse et celui de carte bleue sont des documents importants pour le consommateur. Il peut vérifier les montants facturés par les caisses et demander le remboursement en cas d'erreur, justifier ses achats à la sortie du magasin en cas de contrôle par les agents de sécurité, conserver une pièce justificative pour faire valoir les garanties légales ou commerciales en cas de problème avec le produit acheté, tenir ses comptes à jour, vérifier la validité et l’origine des prélèvements sur ses comptes bancaires… Bref mieux contrôler sa consommation et son budget.

Les arguments avancés concernant les économies en papier et en encre ne sont sans doute pas si pertinents. L'envoi des tickets de caisse par mail est une autre source de pollution et pose de plus la question de la protection des données personnelles. Ce que le consommateur achète ne doit regarder que lui et l’accès à son mail ne devrait pas ouvrir la porte à des envois visant à influencer de différentes façons ses comportements d’achat.

Le gouvernement se contente pour l’heure, conformément au décret de décembre, de demander aux magasins d’avoir un simple affichage en caisse indiquant que le client peut demander ses tickets. Encore faudrait-il que cette affiche soit bien visible. Et encore faudrait-il que le consommateur s'y retrouve dans la complexité des situations pour lesquelles le ticket de caisse restera obligatoire ou pas.

Puisque le ministère semble convaincu de l'utilité des tickets pour la gestion du budget des ménages, nous maintenons notre demande d’un changement de logique dans l'objectif de l'impression des tickets. C'est le commerçant qui doit systématiquement proposer au consommateur l’impression papier et ainsi respecter son droit à l'information sur ses achats. Et nous incitons tous les consommateurs à utiliser ces tickets pour vérifier les prélèvements sur leurs comptes et ainsi mieux détecter ceux d’entre eux qui pourraient être frauduleux.