Perturbateurs endocriniens.Près de 40% des produits d'hygiène et de beauté contiennent au moins un perturbateur endocrinien, dont les parabènes (23%) ou du cyclopentasiloxane (15%). (source : étude réalisée en septembre 2013 sur un échantillon de 15 000 produits par l'institut indépendant de notation Noteo en partenariat avec le Réseau environnement santé - RES).

Les effets sur notre santé ne sont pas nuls. En outre, l'offre de produits non homologués sur internet - produits dont on ne peut vérifier ni la traçabilité, ni l'absence de dangerosité -, appelle à la prudence.

Les ingrédients à éviter :

Les parabènes

L'étiquetage ne permet pas toujours de les identifier. Or, tous ne sont pas dangereux ; tel est le cas du méthylparaben et de l'éthylparaben sûrs aux concentrations autorisées.

En revanche, le propylparabène et le butilparabène sont dangereux. Interdits au Danemark depuis 2011, ils sont toujours présents dans nos cosmétiques même si leurs concentrations maximales ont été fortement abaissées. On en retrouve dans les crèmes hydratantes, les déodorants, les mousses à raser... Ils peuvent provoquer des allergies cutanées, des cas de stérilité, voire des cancers (tests effectués sur des souris mâles).

Depuis le 30 juillet 2015, les cosmétiques ne peuvent plus contenir 5 parabènes (commençant par isopropyl, isobutyl, phényl, benzyl, et pentyl).

Pour éviter les parabènes, on se tourne vers des conditionnements en milieu stérile et sous vide, l'emploi d'actifs naturellement conservateurs tel que la vitamine E, les cosmétiques conditionnés comme des médicaments (produits AVENE) ou traité en stérilisation UHT, réservée habituellement aux laitages et jus de fruits (gamme MELVITA).

BHA et BHT

Autres perturbateurs endocriniens à fuir : le BHA (hydroxyanisole butylé) et le BHT (hydroxytoluène butylé) ; ce sont des antioxydants synthétiques autorisés mais persistants et bioaccumulables dans l'environnement. Utilisés comme conservateurs dans les rouges à lèvres et les lotions ou produits hydratants, ils sont suspectés d'être cancérigènes, surtout le BHA (source : Report on carcinogens, 12th edition - 2011, substance profiles : Butylated Hydroxyanisole).

Quant à la famille de benzophénomes, qu'il s'agisse du benzophénome 2, 3 ou 4, ce sont aussi des perturbateurs endocriniens que l'on retrouve dans les filtres chimiques des crèmes solaires. Les femmes enceintes doivent éviter d'avoir recours à des produits en contenant.

Les phtalates

Le phtalate de dibutyle (dibutyl phtalate ou DBP) est utilisé par exemple dans les vernis pour éviter qu'ils ne craquellent. Toxique, perturbateur endocrinien, il est suspecté de provoquer des troubles du développement, des altérations des testicules, et de la prostate, ainsi qu'une réduction du nombre de spermatozoïdes. (source: "Endocrine-disrupting chemicals use distinct mechanisms of action to modulate system function" Endocrinoly 147 N° 6 Suppl. juin 2006)

Celles d'entre vous qui changent souvent de vernis à ongle, éviteront les vernis bon marché et préfèreront le label "four seasons" qui garantit l'absence de 4 substances dangereuses : phtalates, formaldéhyde, toluène, et camphre synthétique. Et même s'il craquelle, on peut choisir le vernis bio.

D'autres phtalates sont largement utilisés comme ingrédients dans les parfums présents dans les produits de beauté, en particulier le phtalate de diéthyle (DEP), autre perturbateur endocrinien.

Les recettes de parfum étant considérées comme des secrets commerciaux, les fabricants ne sont pas tenus d'en divulguer la composition, y compris les substances chimiques connues pour leur potentiel allergisant ou les perturbateurs hormonaux.

Dès lors, le meilleur moyen de se protéger consiste à utiliser des produits dans lesquels les termes "parfum" ou "fragrance" ne figurent pas dans la liste des ingrédients, comme les eaux de toilette écolabellisées.

Toutefois, si vous ne pouvez pas vous passer de votre parfum favori, pensez à l'appliquer sur vos vêtements et non directement sur votre peau, et ce dans un endroit bien aéré.

Autre conseil : évitez le plus possible les laques qui contiennent des phtalates. Pour le moins, vaporisez dans un endroit bien aéré.

Le laureth sulfate de sodium (SLES)

Les produits moussants comme les shampoings contiennent des alkylphénols, qui agissent comme des perturbateurs hormonaux et du soduim-lauryl-sufate (SLES) qui est irritant et peut contenir du 164-dioxane, potentiellement cancérigène. Donc, il faut bien lire les étiquettes et préférer les produits sans lauryl sulfate. On peut essayer les dérivés de la noix de coco ou bien opter pour des gels douche et shampoings écolabellisés.

Les éthers de glycol

Ces conservateurs apportent de la viscosité aux crèmes et une texture épaisse aux baumes. Pour les éviter, on traque dans la lite des ingrédients les termes "phénoxyéthanol", "PEG", "PPG", "polyethylène glycol".

Les formaldéhydes

Evitez les ingrédients qui libèrent du formaldéhyde : le quaternium 15, l'imidazolidinyl urea, la diazolidinyl urea, la méthénamine ou le DMDM Hydatoin, présents dans les vernis, les lissages brésiliens, les bains de boucle. Chez le coiffeur, demandez un défrisage à base de thioglycolate d'ammonium.

Le triclosan

Cet agent bactéricide et fongicide se retrouve dans les poudres de maquillage, les fonds de teint, les dentifrices, les mousses à raser... La Commission européenne vient de l'interdire dans les cosmétiques et soins d'hygiène pour hommes. On l'autorise encore en France dans certains savons et dans les bains de bouche.

Evitez les savons désinfectants pour le lavage des mains et pour les bains de bouche, l'eau oxygénée diluée à 10% fera l'affaire.