Nutrition Santé.Alertés par diverses sources médiatiques sur les dangers de la consommation de tels ou tels aliments, nous sommes nombreux à nous demander quel comportement adopter. C'est pourquoi votre association locale vous propose un regard sur des recommandations alimentaires qui, couplé avec le calculateur nutritionnel de l'UFC-Que Choisir, pourront vous être utiles.

 

Manger de saison,

Manger local,

Manger le plus possible non raffiné,

Manger bio autant que faire se peut,

Tel est notre crédo !

 

Oui, mais comment le décliner quotidiennement en consommant, fruits et légumes, vin, eau, poisson, viande et produits alimentaires industriels ?

 

Et de quel constat partons-nous pour affirmer la nécessité de son suivi ?

Aujourd'hui, plus personne - ou presque - ne dénie la présence de pesticides dans la plupart des produits agricoles et d'engrais chimiques dans la quasi totalité des fruits et légumes que nous consommons tous les jours. La viande est également infestée par les pesticides et les antibiotiques. La présence de mercure est avérée dans le poisson.

 

L'assertion précédente ne repose pas sur rien : l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a analysé quelques 70 000 aliments issus de l'agriculture conventionnelle pour connaître leur teneur en résidus de pesticides :

- 62 % des fruits,

- 37% des céréales,

- 30% des légumes.

en contiennent.

On trouve 338 pesticides différents dans les échantillons de légumes, 319 dans les fruits, 93 dans les céréales, et 34 dans les produits animaux.

Les pommes cumulent 36 traitements en moyenne.

92 % des fraises vendues en France et notamment celles cultivées hors sol dans des serres chauffées, contiennent un ou plusieurs résidus chimiques (source : enquête EXPPERT 2, juillet 2013).

 

S'il ne fait guère de doutes que les producteurs agricoles respectent les dosages de chacun des produits qu'ils utilisent, nul ne sait les effets d'un cocktail de 30 substances !

On attend beaucoup de la prise de conscience d'une profession exposée directement et hélas trop souvent frappée par les nuisances des produits phytosanitaires. En France, certains agriculteurs ont obtenu la reconnaissance de leur pathologie comme maladie professionnelle (plus de 40 à ce jour). Des procédures sont en cours visant au même résultat.

 

Herbicides, fongicides, insecticides, nématicides (qui éliminent les vers attaquant les racines), sont pulvérisés abondamment sur nos sols, faisant de notre pays, le plus grand consommateur de pesticides en Europe avec environ 62 700 tonnes de matières actives utilisées chaque année.

 

Bien que l'utilisation de certains produits ait été interdite en 2008, le volume global a continué d'augmenter.

 

Le plan ECOPHYTO 2008 visait pourtant à en réduire de moitié la consommation avant 2018. Devant son échec, le plan ECOPHYTO 2, présenté en Février 2015, a repoussé cette légitime ambition à 2025.

 

Quelques avancées peuvent être constatées. Un exemple : le Centre International de Recherche sur le Cancer (ou CIRC, branche cancer de l'OMS, Organisation Mondiale de la Santé) a identifié et classé le glyphosate, (contenu dans l'herbicide le plus employé au monde, le roundup, produit phare de la société américaine MONSANTO) comme "probable cancérigène pour l'homme".

 

Cependant, l'interdiction totale de l'utilisation du glyphosate se fait encore attendre. Aussi, conseillons nous de se tourner vers des solutions alternatives comme le roulage ou le scalpage du sol.

 

Quels sont les effets pour notre santé ?

Depuis une trentaine d'années les enquêtes épidémiologiques évoquent l'implication des pesticides dans plusieurs pathologies chez les professionnels de l'agriculture, (comme on l'a lu supra) mais aussi chez les ouvriers des usines de production.

 

Le consommateur lambda serait -il moins exposé ? Que nenni !

 

D'après le rapport OMS et PNUE de 1989, "Public Health Impact of Pesticides Used in Agriculture", plus de 1 millions d'empoisonnements par pesticides et plus de 220 000 décès sont à déplorer chaque année dans le monde.

 

Ceci dit, notons que, compte tenu de la diversité des produits utilisés et ingérés par un consommateur classique, il reste difficile d'évaluer précisément l'augmentation de risques de cancer due à une exposition aux pesticides.

 

On sait cependant que les Français ont un taux d'imprégnation pour certains pesticides parmi les plus élevés. (source : "exposition de la population française aux substances chimiques de l'environnement", Institut de veille sanitaire, avril 2013).

 

Plus de 80 substances chimiques, dont certaines susceptibles d'être cancérigènes, sont ingérées en une seule journée par un enfant de 10 ans à travers ses repas composés selon les recommandations du Ministère de la santé. (source : étude du mouvement Générations futures de décembre 2010).

 

En conclusion : même si certains spécialistes soutiennent que les bienfaits santé de la consommation de fruits et de légumes restent supérieurs aux risques engendrés par la présence de pesticides, il convient de limiter les dégâts en s'en tenant à certaines précautions.

 

→ Lire aussi :