Pourquoi les banques ?

Si vos revenus ne vous étaient versés qu’en pièces et billets, si vous ne dépensiez qu’en payant en pièces et billets, cela ne vous coûterait rien.

Mais les pièces et les billets ne représentent que quelques pour cent de l’ensemble des paiements dans une économie comme la nôtre. Et cette proportion ne cesse de diminuer.

La quasi-totalité des paiements se font en monnaie scripturale (une monnaie qui n’est qu’écriture). Ce sont les banques qui mettent à votre disposition les moyens de circulation de cette monnaie (chèques, virements, prélèvements, cartes bancaires…) et inscrivent des crédits ou des débits sur vos comptes qu’elles tiennent : les comptes bancaires... Et qui font payer ces services.

 
Les attentes des consommateurs sur le secteur bancaire

Les consommateurs souhaitent souscrire des services financiers qui correspondent à leurs besoins et participent durablement à leur inclusion dans la vie économique, sociale et environnementale. Une étude de l’UFC Que Choisir dresse les attentes des consommateurs sur le secteur financier :

  • Disposer d’une information claire sur la nature et le coût des services financiers ;
  • Payer le juste prix pour des prestations conformes à leurs attentes ;
  • Disposer de la sécurité de leurs dépôts, leur épargne ;
  • Bénéficier de conseils suffisants et adéquats ;
  • Avoir accès aux services financiers de base à un coût modéré pour les consommateurs vulnérables.
 
Coût des services

Le paiement en billets ne coute rien aux consommateurs. Mais pour faire circuler la monnaie scripturale, et bien sur pour prêter de la monnaie, les banques proposent leurs services et leurs produits.

Trouver les services les moins chers n’est pas nécessairement la bonne solution. Les services doivent être adaptés à vos besoins. Mais comparer n’est pas simple, vue la complexité des tarifs.

Pour faciliter la compréhension et la comparaison des offres bancaires, à défaut d’une loi, les associations de consommateurs ont obtenu des professionnels qu’ils adoptent une terminologie normalisée, présentée sous une forme cohérente, de leurs tarifs depuis 2010. Pourtant, le rapport du Comité Consultatif du Secteur Financier (CCSF) portant sur les tarifs bancaires 2020 révèle aujourd’hui que ces avancées sont en péril, et notamment que l’extrait standard des tarifs (EST) est en voie de disparition.

Soucieuse de garantir aux consommateurs une information pertinente et une réelle concurrence sur le secteur bancaire tout en renforçant les droits des plus fragiles, L’UFC Que Choisir appelle les pouvoirs publics à instaurer par la loi :

  • La lisibilité des brochures, notamment par la publication de l’extrait standard des tarifs et l’expression des prix en base annuelle ;
  • La clarté des documents d’information tarifaire en imposant que n’y figurent que le package bancaire le plus commercialisé ;
  • Le plafonnement des frais d’incident de paiement pour les clients en situation de fragilité financière.

Il reste beaucoup à faire, mais néanmoins des éléments de comparaison sont disponibles.

Toutefois avant d’aborder des résultats de cette comparaison, il faut s’arrêter sur une autre composante de la tarification : le « package bancaire».

L’utilisation de votre compte suppose l’accès à un certain nombre de services qui y sont liés directement (tenue du compte, utilisation d’une carte bancaire, accès à votre compte sur Internet, retrait à un distributeur…) ou indirectement (assurer la perte ou le vol de vos moyens de paiement…). Ces services sont payants. Deux possibilités s’offrent à vous : payez chaque service qui vous est utile OU acheter un pack incluant différents services à un prix forfaitaire. Bien souvent, le conseiller de la banque vous proposera un pack : « c’est plus simple ». Mais avez-vous besoin de tous les éléments du pack ? Il vous faudra identifier ceux qui vous sont réellement utiles et comparer leur prix avec celui du pack le plus proche de vos besoins.

Le résultat vous permettra de changer de formule dans votre établissement ou de changer de banque.

Nous mettons à votre disposition un comparateur de tarifs (réservé aux abonnés à quechoisir.org) selon le profil du consommateur et l’achat ou non d’un package.

Nous vous proposons des exemples d’économies pour les deux choix.

Sans package

Pour un client de la Société générale, habitant à Montpellier ayant une carte bancaire à débit immédiat, les frais s’élèvent à 184.52 euros par an. S’il choisit BOURSORAMA, banque en ligne, il lui en coutera 2.76 euros par an d’où une économie de 181.76 euros. S’il choisit une banque de réseau avec guichets et conseillers, la moins chère est la CAISSE d’EPARGNE, il lui en coutera 169.97 euros par an d’où une économie de 14.55 euros. 

Avec package

Pour un client de la Société générale, habitant à Montpellier ayant le package Jazz comprenant entre autre une carte bancaire internationale à débit différé, les frais s’élèvent à 286.35 euros par an. S’il choisit ING DIRECT, banque en ligne, package offre intégrale, il lui en coutera 16.16 euros par an d’où une économie de 270.20 euros. S’il choisit une banque de réseau avec guichets et conseillers, la moins chère est la CHAABI BANQUE, il lui en coutera 100.52 euros par an d’où une économie de 185.83 euros. 

ATTENTION : il est nécessaire de bien analyser en détails les offres par rapport à vos besoins, en incluant le choix de la banque « en ligne » ou « avec guichet ». En fonction du résultat, vous pourrez changer ou pas de banque. Peut-être en choisissant une banque en ligne.

Qu’en est-il des services qu’offrent ces (plus tout à fait) nouveaux établissements financiers ?

QUE CHOISIR vous propose un dossier complet sur les banques en ligne pour éclairer votre choix. Un comparateur des tarifs des banques en ligne vous permettra de connaitre les économies réalisables.

Enfin, si vous avez décidé de changer de banque, voici quelques informations pour y procéder.

 
Changer de banque

Les Français ont une relation complexe avec leur banque. Ce sont des clients plutôt fidèles, mais insatisfaits. Les raisons ? Des tarifs « salés » et une qualité de service qui n’est pas toujours au rendez-vous. La situation évolue : la révolution digitale et la nouvelle loi sur la mobilité bancaire changent la donne, facilitant le passage d’une enseigne à l’autre.

La loi sur la mobilité bancaire instaurée début 2017 devrait davantage faciliter le passage d’une enseigne à l’autre. Mais, la mobilité bancaire n’en est qu’à ses débuts et le chemin est encore long vers une véritable fluidité du changement d’établissement.

Alors que les consommateurs font face aux premières défaillances du service d’aide à la mobilité bancaire de la Loi Macron, l’UFC Que Choisir lève le voile sur les nouvelles entraves à la concurrence, mises en place par les banques. L’association dénonce aujourd’hui l’inflation galopante des frais de transfert des produits d’épargne ainsi que le risque de généralisation des clauses de domiciliation des revenus au sein des contrats de crédit immobilier à partir de 2018.

Alors que plus d’un tiers des ménages ne peut pas de facto tirer bénéfice de la mobilité bancaire, en raison des coûts qu’elle entraînerait pour eux, l’UFC Que Choisir, soucieuse de garantir aux consommateurs une information pertinente et une réelle concurrence sur le secteur bancaire :

  • Met à la disposition de tous un kit de décryptage actualisé du dispositif de mobilité bancaire, composé d’une infographie, d’un vrai/faux.
  • Demande aux pouvoirs publics :
    • La gratuité du transfert des comptes d’épargne réglementés (CEL, PEL) et le plafonnement des frais de transferts des PEA ;
    • L’interdiction de l’obligation de domiciliation des revenus dans le cadre du crédit immobilier ;
    • D’avancer sans délai vers un système de portabilité du compte bancaire, dans l’attente de mettre en œuvre la redirection automatique de toutes les opérations passant sur l’ancien compte.

 

Que faire alors pour changer de banque ?

  • Soit appliquer le dispositif de mobilité bancaire décrit ci-dessus en vous adressant à votre nouvelle banque qui va normalement s’occuper de tout et faire le nécessaire auprès de l’ancienne pour tous les changements de domiciliation pour tous vos virements et prélèvements… et vous armer de patience car cela prend plusieurs semaines !
  • Soit faire vous-même ces changements de domiciliation en vous adressant aux différents organismes après avoir identifié sur une période assez longue (normalement un an) tous les prélèvements et virements qui se font automatiquement sur votre compte.

Gardez pendant un certain temps vos deux comptes bancaires (en rendant les cartes de l’ancien compte) de manière à vous assurer qu’au bout d’un moment aucune opération ne se fera sur l’ancien compte avant de clore définitivement l’ancien compte.