Conséquence de la pandémie de coronavirus, l’annulation de presque tous les déplacements en véhicule personnel a amené de nombreux consommateurs à se tourner vers leurs assureurs pour être indemnisés (obtenir une réduction de leur prime): en effet, moins de circulation, moins de sinistre, moins de dépenses pour les assurances devraient entrainer une diminution de la prime à verser.

Au-delà la réponse apportée par votre assureur à cette demande conjoncturelle, un réexamen de votre contrat d’assurance automobile peut vous permettre de réaliser des économies ou de rééquilibrer la couverture de vos sinistres.

 
Petits rappels

Les suites d’un accident automobile (et celles de deux roues et nouveaux moyens de déplacements) peuvent être très minimes (froissement de tôle), comme très graves (financièrement extrêmement élevées et/ou irremplaçables humainement). Votre responsabilité civile peut être engagée et vous pourriez avoir à payer vos erreurs pendant des années. Payer pour être assurer des risques (heureusement peu fréquents) peut sembler cher, mais comme l’énonce le dicton : « l’assurance n’est chère qu’avant l’accident ».

Les pouvoirs publics ont donc rendu l’assurance automobile obligatoire ; au minimum pour protéger les tiers, au plus, le conducteur et ses passagers.

Il existe donc deux grands types de contrat d’assurance : au tiers ou tous risques.

  • Dans le premier type, « au tiers » vous n’êtes couvert que pour les dommages que vous causez, sur la route, à un tiers (une ou des autres personnes et/ou des biens), votre responsabilité étant engagée. Votre assureur se substitue à vous pour indemniser les victimes. C’est la couverture minimum et obligatoire.
  • Dans le second type, « tous risques », en plus de la couverture minimale déjà vue, l’assurance vous couvre en tant que conducteur ainsi que vos passagers et votre véhicule pour différents sinistres (dommages corporels, matériels, vol, incendie, bris de glace, assistance en cas de panne et protection juridique…).

Entre les deux formules, il existe des contrats « tiers » avec des options supplémentaires (payantes) pour couvrir vos dommages corporels, le vol…

En général, il est conseillé d’assurer « tous risques » un véhicule neuf. Puis, en fonction de l’âge du véhicule et des kilomètres parcourus de passer au « tiers » lorsque vous estimez que l’avantage (remboursement des dommages) est inférieur au montant de la prime.

Au terme d’environ 5 ans, il est utile de faire ce « calcul ».

 
Comment  choisir son assurance auto

Pour établir leurs tarifs, les assureurs prennent d'abord en compte la formule de garantie choisie (simple responsabilité civile obligatoire, responsabilité civile étendue, tous risques) mais aussi la marque, le modèle et la puissance du véhicule, l'ancienneté de votre permis de conduire, votre coefficient de bonus-malus, votre âge et votre sexe, la zone géographique où vous résidez et circulez. 

 

Mesurer la satisfaction de consommateurs ayant eu un sinistre dans les 24 derniers mois, est une façon d’éclairer ses choix. L’UFC Que Choisir a adressé un questionnaire à ce type de consommateurs, pour recueillir leur satisfaction sur la capacité des assureurs à gérer correctement leurs sinistres. Les résultats sont basés sur des produits ou services représentatifs du marché, bien que non-exhaustifs et montrent une grande diversité de ces appréciations :

  • Ainsi deux assureurs arrivent largement en tête avec plus de 83% de satisfaction globale pour Crédit agricole assurances et 82% pour la MAIF.
  • En queue de peloton, Direct Assurance n’obtient que 48% de satisfaction globale.

L’ensemble des résultats porte sur des produits ou services représentatifs du marché, bien que non-exhaustifs.

 

Et lorsque les risques diminuent, êtes-vous remboursé ? Moins de circulation, moins de sinistres, moins de dépenses pour les assurances ; cela devraient entrainer une diminution de la prime à verser par le client. Cela aurait dû être le cas en 2020 suite aux conséquences de la pandémie de covid-19. La façon dont a agi votre assureur lors de celle-ci, peut être un élément de votre choix : vous a-t-il remboursé une partie de votre prime, le lui avez-vous demandé ? Sept mois après avoir révélé la manne de 2,2 milliards d’euros économisés par les assureurs auto/moto suite au confinement du printemps, l’UFC-Que Choisir a dénoncé l’enfumage des professionnels alors que les tarifs vont augmenter jusqu’à 2 % en moyenne en 2021. L’analyse de l’UFC-Que Choisir est claire et partagée par Bercy : l’assuré a droit en cas de diminution du risque au cours du contrat à une diminution du montant de sa prime. A défaut, il peut résilier son contrat. C’est pourquoi nous avons demandé la restitution du trop-perçu aux assurés et avons appelé ces derniers à demander cette restitution et faire jouer la concurrence, notamment au profit des assureurs vertueux. En la matière, la ténacité paie ! Alors que 600.000 consommateurs ont téléchargé notre courrier-type pour obtenir une baisse de leur prime en raison du confinement, des assureurs qui refusent de rétrocéder publiquement cette manne, comme Allianz ou Crédit Mutuel assurances, consentent, en catimini et de manière purement discrétionnaire, des ristournes individuelles. Parmi les douze principaux assureurs auto/moto, la fidélité est ainsi trop exceptionnellement récompensée. Seules la MATMUT et la MAIF ont procédé à des ristournes.

Sept compagnies n’ont officiellement pas rétrocédé un centime à leurs clients. Mais, elles sortent le grand jeu pour séduire les prospects, principalement ceux qui transfèrent plusieurs contrats en même temps. A cet égard, Axa et la MAAF, se détachent tristement avec des remises allant de quatre mois de cotisation à 200 euros. Là où le bât blesse, c’est que ces prix cassés sont financés par les assurés fidèles. Ce qui est grave, c’est que ce « malus de fidélité » porte atteinte au principe de mutualisation de l’assurance. Pour l’assureur, la prime n’est plus seulement fixée selon l’anticipation d’un sinistre à indemniser. Elle peut également varier selon la crainte de voir son client filer chez un autre assureur, quel dévoiement ! Quand on sait que les ménages les plus vulnérables ont tendance à moins solliciter la concurrence, on comprend mieux qui sont ceux qui paient les pots cassés de telles pratiques.

 
Comment changer d’assurance auto
Vous avez évalué la qualité du service et le prix de votre prime et vous avez décidé de changer d’assurance. Le marché de l’assurance auto est un secteur particulièrement actif. Selon la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA), on n’y compte pas moins de 150 acteurs qui assurent 42 millions de véhicules et ont réalisé, en 2018, 22 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Pour souscrire votre contrat, vous aurez le choix entre l’agent général d’un assureur traditionnel, un courtier, votre banquier, à moins que vous ne préfériez souscrire directement en ligne.

 

Comment procéder à date anniversaire ?

Habituellement doté d’une clause de tacite reconduction annuelle, un contrat d’assurance est résiliable une fois par an, par l’assuré ou l’assureur, à sa date anniversaire (art. L. 113-12, code des assurances). Vous devez informer votre compagnie de votre volonté de mettre fin à votre contrat par lettre recommandée, au moins deux mois avant l’échéance. Si vous n’agissez pas dans les temps, il vous faudra attendre l’année suivante. De son côté, votre assureur est tenu de notifier, lorsqu’il vous adresse l’avis d’échéance annuelle, les modalités et délais de résiliation. Des circonstances particulières permettent de dénoncer un contrat en cours d’année, sous certaines conditions : déménagement, vente d’un véhicule, perte de la chose assurée à la suite d’un sinistre non couvert, augmentation de tarif. La possibilité pour l’assureur d’en faire autant après la survenance d’un sinistre peut être établie dans la police.

 

Comment changer à tout moment ?

La loi consommation du 17 mars 2014 a fait évoluer les conditions de résiliation des assurances auto, habitation et affinitaires, soit les plus courantes. Elle est « infra-annuelle », à savoir possible à tout moment de l’année, à compter du jour du premier anniversaire (art. L. 113-15-2, code des assurances).

Vous devez tout d’abord informer la nouvelle compagnie d’assurances que vous avez choisie de votre volonté de stopper votre contrat en cours. Il lui appartient d’effectuer les démarches nécessaires auprès de votre assureur. Une fois averti, ce dernier vous envoie un courrier qui doit mentionner la date de fin de ce contrat (effective un mois après réception dudit courrier). La nouvelle police doit s’activer au même moment. L’« ancien » assureur est ensuite tenu de vous rembourser, sous trente jours, la part de cotisation correspondant à la période non couverte jusqu’au prochain anniversaire.

 
AUTRES VEHICULES

Il n’y a peut-être pas que votre auto à assurer pour vos déplacements ! Vélos à assistance électrique, trottinettes électriques, gyropodes et autres engins de déplacement personnel motorisés (EDPM) arrivent en masse sur les voies publiques. Comment bien assurer son engin et surtout quelles sont les conséquences d’un éventuel accident ? Ce dossier sur notre site national vous conseillera. En voici les principales données.

 

  • Pour la responsabilité civile deux cas sont à considérer :
    • Pour les vélos électriques (VAE), la responsabilité civile suffit. Le vélo électrique dont le moteur ne peut fonctionner que si l’on pédale possède juridiquement le même statut qu’un vélo. À ce titre, il n’est pas obligatoire de s’assurer pour pouvoir l’utiliser. Les vélos et VAE sont en effet couverts par la garantie responsabilité civile obligatoire, incluse dans le cadre de l’assurance multirisque habitation.
    • Pour les trottinettes électriques, gyropodes, hoverboards, etc. (NVEI) une assurance spécifique est obligatoire. A la différence du VAE, tous ces engins sont mus uniquement par un moteur. Le décret du 25 octobre 2019 (article L. 324.2 du code de la route) impose désormais d’assurer ces nouveaux véhicules (que l’on en soit le propriétaire ou qu’il s’agisse d’une location) en souscrivant un contrat d’assurance spécifique.
  • Pensez à renforcer votre couverture contre les dommages corporels. La garantie responsabilité civile ne couvre pas les dégâts susceptibles de survenir en cas d’accident aux propriétaires de VAE ou de NVEI. Si le conducteur est blessé, l’assurance habitation ou l’assurance NVEI tiers n’interviendra pas.
  • S’assurer contre le vol et le vandalisme. Comme pour les dommages corporels du conducteur, la loi n’impose pas d’assurer son vélo ou sa trottinette électrique contre le vol ou la casse. Certains contrats multirisques habitation peuvent garantir le vol de VAE ou de NVEI à l’intérieur du logement (lire les conditions de sa multirisque habitation), mais pas tous et surtout selon certaines conditions précises à bien étudier (généralement uniquement à l’intérieur d’un garage, parfois avec une protection, etc.).