Quand vous vendez ou louez un bien immobilier vous devez établir son DPE (Diagnostic de Performance Energétique). Réalisé par un professionnel agréé ce diagnostic se traduit par la remise d’un document comprenant :
Ce DPE doit être fourni pour toute location ou mise en vente du bien. Il a donc une influence non négligeable sur les choix des futurs locataires ou propriétaires qui ont ainsi une estimation du coût énergétique du bâtiment et le cas échéant des travaux à entreprendre et de leur coût pour améliorer sa performance énergétique. Le DPE va donc influer sur le montant du loyer ou le prix de vente et donc la valeur du bien. C’est d’ailleurs ce que montre des études basées sur les chiffres des prix de vente recensées par les notaires. En moyenne au niveau national pour des biens comparables on relève un écart de 5% en moyenne par classe énergétique en province. C’est particulièrement sensible pour les maisons : en Occitanie si elles sont classées A ou B la surcote est de l’ordre de 13% ce qui devrait inciter les propriétaires à des travaux de rénovation énergétique ! Le DPE est donc un élément crucial pour un bien immobilier. On est donc en droit de s’interroger sur sa fiabilité. Y a-t-il des différences significatives entre les DPE fournies par différents diagnostiqueurs, sachant qu’ils sont normalement établis suivant une procédure standardisée avec 60 points de contrôle ? Dès 2008 nous avions dénoncé le peu de fiabilité des DPE. En 2011 enquête de l’UFC Que Choisirune l’avait à nouveau mis en évidence en comparant les DPE de quatre maisons dans quatre régions. Des mesures avaient été prises par les pouvoirs publics et étaient entrées en vigueur début 2012. Nous avions fait une nouvelle enquête en juin 2012 et la fiabilité n’était toujours pas au rendez-vous (pour un bien on avait même obtenu 3 classes différentes suivant le diagnostiqueur !). Cinq ans après la situation s’est-elle améliorée ? On aurait pu l’espérer avec l’expérience acquise, et des nouvelles exigences des pouvoirs publics. Nous avons donc réalisé une nouvelle enquête avec 7 biens répartis dans toute la France en sollicitant pour chaque bien cinq diagnostiqueurs et force est de constater que les résultats sont toujours aussi peu fiables ( et Que Choisir n° 561 de septembre 2017). Parmi ces 7 biens l’UFC Que Choisir de Montpellier avait proposé pour l’enquête la maison d’un de ses adhérents construite en 1985 de surface habitable de 120 m2 sur deux niveaux avec chauffage électrique + un poêle à bois. Voici les résultats : On observe une disparité des évaluations et des coûts que l’on retrouve dans les six autres maisons. Un classement en C au lieu de D fait potentiellement grimper la valeur du bien de 7% mais Dpro a oublié la climatisation réversible qui fonctionne l’été ! Il n’y a pas de VMC installée, elle a donc logiquement était préconisée par tous les diagnostiqueurs sauf Diagamanter. Defim et Dpro ont oublié de tenir compte du poêle à bois qui chauffe l’hiver. Quand elles incluent la VMC les recommandations de travaux sont correctes (chauffe-eau solaire ou thermodynamique pour remplacer le cumulus). Enfin, par rapport aux autres maisons évaluées en France (surfaces comparables), les diagnostiqueurs montpelliérains sont particulièrement rapides : de 20 à 30 minutes au lieu d’une heure en moyenne et on notera que le plus rapide est aussi le plus cher !! En conclusion, cette enquête confirme une nouvelle fois le caractère insuffisamment fiable des DPE que nous pointons depuis 10 ans. Si on y rajoute notre récente enquête sur la rénovation énergétique ou des entreprises RGE avaient été sollicitées pour préconiser des travaux de rénovation dans 10 maisons individuelles (dont là aussi une dans l’Hérault proposée par notre association), force est de conclure que de gros progrès restent à réaliser dans ce milieu professionnel. |