Qu’ils soient locataires ou propriétaires, le logement est pour les ménages une charge importante. Selon l’INSEE les dépenses liées au logement s’élèvent à 21,6% du PIB et le poids du logement dans la dépense de consommation finale des ménages ne cesse d’augmenter, notamment au détriment de l’alimentation, et atteignait 26,6% en 2018.
Les principales dépenses récurrentes consacrées au logement concernent tout d’abord le loyer et les charges pour les locataires ou le remboursement de prêts et l’assurance emprunteur pour les propriétaires, puis les dépenses d’énergie et d’eau et ensuite l’assurance habitation et les taxes (foncière et/ou d’habitation, cette dernière étant appelée à disparaitre pour tous les ménages en 2023). Faire des économies, parfois substantielles, sur ses dépenses de logement est possible. Nous allons passer en revue quelques-unes de ses dépenses. |
1 - Energie |
Les dépenses d’énergie ont été abordées dans un autre volet de ce dossier. Choisir un bon fournisseur d’énergie, faire des gestes économes, et engager le cas échéant des travaux de rénovation énergétique vous permettront de réduire sensiblement vos dépenses. |
2 – Loyer et charges |
Si vous êtes déjà locataire, réduire le montant de son loyer et des charges n’est pas forcément facile. Pour le loyer cela peut signifier chercher une nouvelle location avec un meilleur rapport qualité-prix. S’éloigner d’un centre-ville ou d’une zone où le loyer est plus élevé peut être une solution mais est aussi source d’autres dépenses, notamment de transport, sans compter le désagrément d’un déménagement. Pour les résidents de la Métropole de Montpellier, les résultats de l’Observatoire des loyers de l’ADIL de l’Hérault peuvent être un guide utile pour connaître les loyers pratiqués dans la Métropole. Par ailleurs Montpellier Métropole s’est portée candidate pour faire partie des communes pour lesquelles un encadrement des loyers s’applique. Concernant les charges, veillez à ce que les charges qui vous sont imputées sont bien celles qui reviennent aux locataires. Une régularisation de ces charges doit intervenir chaque année et votre bailleur doit tenir à votre disposition les justificatifs nécessaires. Vous pouvez aussi inciter votre bailleur à faire des travaux de rénovation énergétique qui réduiront vos dépenses d’énergie, mais en contre-partie il peut augmenter votre loyer. Si par contre votre logement est une passoire énergétique vous êtes en droit de négocier une réduction de loyer en conséquence. Enfin pour réduire le poids du loyer et des charges, faites le plein des aides auxquelles vous avez droit. Suivant votre situation vous pouvez bénéficier de l’APL (Aide personnalisée au logement) ou de l’ALF (Allocation logement à caractère familial) ou de l’ALS (Allocation de logement à caractère social). Ces aides sont accordées par la Caisse d’allocations familiales (CAF). Pour en savoir plus consultez la partie logement et cadre de vie du site de la CAF. D’autres aides peuvent vous être apportées par Action Logement qui gère le 1% logement versé par les entreprises. Ces aides sont réservées aux salariés mais aussi aux moins de 30 ans en recherche d’emploi, y compris les étudiants salariés et boursiers. Enfin en cas de difficultés pour payer le loyer ou des factures liées au logement (énergie, eau...) le FSL (Fonds de Solidarité Logement) peut vous apporter des aides ponctuelles. Pour bénéficier du FSL adressez-vous au CCAS de votre commune. |
3 – Assurance habitation |
Que vous soyez locataire ou propriétaire vous devez assurer votre résidence. Cette assurance est obligatoire. En tant que locataire vous devez transmettre copie de cette assurance à votre bailleur, qui, si vous n’étiez pas assuré, pourrait en souscrire une à votre place et vous l’imputer en plus du loyer. Vous avez un large choix d’assurances habitation entre les compagnies d’assurances, les mutuelles d’assurance, les banques. Vous pouvez souscrire en direct ou passer par un courtier qui recherchera (normalement) pour vous le meilleur rapport qualité-prix. Pour faire votre choix ne vous arrêtez pas forcément au prix mais faites attention à certains aspects : valeur des biens à garantir (ne les sous estimez-pas !), plafond des garanties, garantie vol, dégât des eaux, exclusions de garantie, etc. Pour en savoir plus consultez sur notre site national « Comment bien choisir son assurance habitation ». Une fois que vous avez choisi votre assurance habitation la solution de facilité est d’y rester fidèle. Or vous pouvez avoir intérêt à réexaminer régulièrement (tous les 3 à 5 ans par exemple) votre contrat pour voir si les garanties souscrites correspondent bien toujours à votre situation et si, pour les mêmes garanties, vous ne pouvez-pas trouver moins cher ailleurs. Faites d’abord le point sur les garanties de votre contrat. Cet article « Comment renégocier son contrat multirisque habitation » vous y aidera et ensuite posez-vous la question : que me propose la concurrence ? La résiliation et le changement d’assurance habitation sont devenus beaucoup plus simples depuis la loi Hamon de 2014. Si votre contrat est dans sa première année vous devez attendre son échéance pour le résilier en envoyant une lettre RAR à votre assureur deux mois avant son échéance. Mais si votre contrat a plus d’un an vous pouvez résilier à tout moment par lettre RAR avec un préavis de un mois. Votre assureur doit vous rembourser le solde de votre cotisation déjà versé dans les 30 jours. Attention : l’assureur est aussi en droit de résilier votre contrat (souvent suite à un sinistre) à son échéance et doit vous prévenir deux mois à l’avance par lettre RAR. Comment choisir votre nouveau contrat et votre nouvel assureur. Tout d’abord ne donnez pas suite à des propositions par démarchage téléphonique ou autre ni, sans réfléchir et comparer, aux propositions de votre banque. Nous mettons à votre disposition un comparateur d’assurance habitation (réservé aux abonnés) qui en quelques clics vous donnera la liste des assureurs et des contrats accessibles. A titre d’exemple voici les résultats obtenus dans deux cas pour des logements à Montpellier :
Les garanties et les prestations sont variables suivant ces contrats et leur classement prend en compte plusieurs critères concernant les garanties : dommages aux biens, indemnisation, responsabilité civile, assistance et garanties annexes. Le comparateur permet d’affiner le choix suivant les critères que vous souhaitez privilégier. Pour en savoir plus sur l’assurance habitation consultez sur notre site national le dossier correspondant. |
4 - Crédit immobilier et assurance emprunteur |
Près d’un tiers des ménages ont un prêt immobilier en cours, c’est-à-dire à la fois un crédit immobilier qui court encore sur un certain nombre d’années et une assurance emprunteur associée au prêt, souvent souscrite auprès de la banque ayant accordée le prêt. Des économies substantielles peuvent être réalisées sur le crédit et sur l’assurance en les renégociant. Renégociation du crédit immobilier Les taux des crédits immobiliers sont particulièrement bas (moins de 2%) et devraient le rester encore quelque temps, compte tenu du contexte économique. Renégocier un crédit immobilier (ou le racheter en souscrivant un crédit dans une autre banque) peut être intéressant si deux conditions sont remplies : ne pas attendre les cinq ou six dernières années du prêt car dans ce cas les économies réalisables risquent d’être annulées par les frais de dossier ; avoir un prêt en cours dont le taux d’intérêt est supérieur de plus de 1 à 1,5% aux taux actuels accessibles. Tous les prêts souscrits (ou déjà renégociés) avant 2015-2016 avec des taux d’au moins 2,5% sont normalement concernés. Si vous l’êtes rapprochez-vous dans un premier temps de la banque qui vous a accordé le prêt pour le renégocier et voir ce qu’elle peut vous proposer et adressez-vous ensuite à un courtier (Meilleurtaux, Empruntis...) pour comparer avec des offres de rachat de votre crédit par une autre banque. Attention les frais de dossier seront plus importants pour un rachat car vous devrez supporter l’indemnité de remboursement anticipé (IRA) (3% du capital restant dû ou 6 mois d’intérêt). Changer d’assurance emprunteur L’assurance emprunteur c’est une manne de plus de 6,5 milliards d’euros pour les assureurs, notamment les banques. Généralement imposée par la banque, cette garantie doit prendre en charge une partie, voire la totalité des échéances du prêt en cas de sinistre. Elle couvre le plus souvent le décès, mais peut également porter sur l’invalidité ou encore la perte d’emploi. Sur 100 euros de primes versées, 68 euros sont conservés par l’assureur et seulement 32 euros sont reversés aux assurés. Une telle marge est deux fois supérieure à l’assurance habitation et même trois fois plus élevée que l’assurance automobile ! Alors qu’il est devenu facile de changer d’assurance habitation ou automobile, changer d’assurance emprunteur l’est beaucoup moins. Les banques qui ne veulent pas lâcher ce magot se sont battues contre la possibilité de la résilier à tout moment comme les autres assurances. De son côté, depuis de nombreuses années, l’UFC Que Choisir se bat pour cette résiliation et ce combat a fini par aboutir début 2018, mais, malgré cela, les banques continuent à mettre des obstacles à ce changement, tant et si bien que nous avons dû récemment engager une action de groupe sur ce sujet contre le Crédit Lyonnais. Les économies (plusieurs milliers d’euros) que vous pouvez réaliser en changeant sont substantielles. Pour vous aider à les estimer dans votre cas nous mettons à votre disposition un calculateur et si ensuite vous souhaitez aller plus loin notre comparateur vous permettra de trouver la meilleure assurance pour votre prêt et, si vous le souhaitez, vous pourrez ensuite être mis en relation avec un courtier qui pourra vous accompagner pour le changement. Vu les difficultés mises par les banques il est fortement conseille de vous faire accompagner. Pour en savoir plus sur l’assurance emprunteur, la saga du combat pour le changement et les manœuvres des banques consultez les divers articles de notre dossier national « assurance emprunteur ». |
5 – l’ADIL |
L’ADIL de l’Hérault (Agence Départementale d’Information sur le Logement) est un organisme public où sont représentés tous les acteurs du logement (pouvoirs publics, professionnels, organismes divers dont notre association qui fait partie de son Conseil d’Administration). Elle fait partie du réseau national de l’ANIL (Agence Nationale d’Information sur le Logement). Que vous soyez locataire ou bailleur, propriétaire en copropriété ou non, L’ADIL peut vous apporter des conseils gratuits et indépendants pour toutes les questions liées au logement (location, accession à la propriété, copropriété, rénovation énergétique, logement indigne, expulsion, etc.). N’hésitez pas à la consulter. Par contre, à la différence de notre association, elle ne pourra pas intervenir auprès d’une partie adverse en cas de litige. |