Bisphénol, phtalates, parabène, perfluorés, etc... toutes ces molécules chimiques et bien d'autres ont envahi notre quotidien sans que nous en soupçonnions la dangerosité. Et pourtant...
Elles vont agir soit en imitant les hormones naturelles en se fixant sur les récepteurs de la cellule cible et en déclenchant ainsi des réactions non souhaitées, soit en bloquant les récepteurs de la cellule cible, empêchant ainsi les hormones naturelles de venir s'y fixer et de communiquer leurs messages.
En interférant ainsi avec le système hormonal, elles impactent la grossesse, la ménopause et l'andropause, le développement du fœtus, la régulation du taux de sucre dans le sang, etc.
Un certain nombres d'affections sont déjà suspectées d'être la conséquence de l'exposition à ces substances, telles des pubertés précoces, des infertilités, des malformations congénitales, des cancers hormono-dépendants (cancer de la thyroïde, de la prostate, du sein et de l'ovaire, du testicule) mais aussi diabète, obésité.
La recherche toxicologique et médicale commence tout juste à prendre la mesure des enjeux sanitaires considérables du problème comme le prouve un récent rapport de l'OMS et du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) qui désigne les perturbateurs endocriniens (PE) comme "une menace mondiale pour la santé humaine et l'environnement".
Les dégâts sanitaires se mesurent aussi en coûts directs (frais de santé, soins...) et indirects (absentéisme, perte de productivité économique....).
Pourtant, la Commission Européenne tarde à prendre les décisions qui s'imposent dans la lutte contre les maladies chroniques liées de près ou de loin aux PE.
Pourquoi ? Serait-ce parce qu'elle est harcelée depuis des années par les lobbys industriels ? C'est ce que dénonce la journaliste française Stéphane HOREL dans son documentaire "Endoctrinement" diffusé en août 2014 sur France 5, le rapport "A toxic Affair (rapport conjoint avec l'ONG GEO "How the Chemical lobby blocked action on hormone disrupting chemicals" mai 2015 ) et la publication d'"Intoxication".
Conséquence : l'adoption des critères d'identification des perturbateurs endocriniens ne devrait pas avoir lieu avant 2017, soit un retard de 4 ans par rapport à la date fixée par le Parlement Européen !
Par ailleurs, les lobbys américains de la chimie (American Chemistry Council) et des pesticides (CropLife America) menaçant la Commission Européenne d'annuler toutes les négociations en cours sur l'accord transatlantique de libre-échange (TAFTA), celle-ci a fini par renvoyer aux calendes grecques le projet global de réglementation des PE. Désespérant !
Seule l'utilisation du bisphénol A a réellement été encadrée. Son utilisation dans les contenants alimentaires pour les produits destinés aux enfants de moins de 3 ans a été interdite depuis le 1er janvier 2013 et généralisée depuis le 1er janvier 2015 à tous les autres produits alimentaires : canettes, boîtes de conserve et couvercles métalliques.
Malheureusement, on peut encore trouver du bisphénol A dans certains contenants qui n'ont pas été vendus. Par exemple, les boîtes de conserves alimentaires qui se gardent pendant des années.
En outre, les équipements industriels destinés au stockage des produits industriels alimentaires où à leur fabrication ne sont pas concernés par l'interdiction : les réservoirs, les silos, les moules de production à la chaîne peuvent toujours contenir du BPA.
Enfin, les produits de substitution du BPA, comme le bisphénol S ne sont pas concernés par la loi. Or, rien n'indique leur innocuité. Même l'ANSES hésite : " En l'absence de données scientifiques complémentaires, l'Agence n'encourage pas à utiliser d'autres bisphénols come solution de substitution au bisphénol A".
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