Sur ce sujet d'actualité, chacun a sa propre opinion et il nous a semblé nécessaire de faire le point de manière objective. Tout d'abord que recouvrent réellement ces mots ? L'accès aux soins peut être défini comme la facilité plus ou moins grande avec laquelle une population peut s'adresser aux services de santé dont elle a besoin. On peut donc dire en première analyse que la question se pose à la fois sur un plan géographique en raison, pour certains, de l'éloignement des structures de santé (cabinet médical, centre de soins, laboratoires, hôpitaux, cliniques…) et sur un plan financier à cause du reste à charge supporté par le patient (dépassement d'honoraire, limitation des remboursements des complémentaires santé en cas d'hospitalisation…). Consciente des difficultés rencontrées pour accéder aux soins, l'UFC Que choisir a effectué en 2016, une étude qui a fait suite à celle réalisée en 2012 en utilisant la même méthodologie. C'est ainsi qu'on été pris en compte 4 secteurs (médecins généralistes, ophtalmologistes, gynécologue, pédiatres) ainsi que l'offre disponible, dans ces secteurs, sur la base de l'annuaire santé de l'assurance maladie. La demande de soins étant différente suivant la catégorie d'âge et de sexe, chaque spécialité a été pondérée et pour chacune des 36 000 communes ont été établies 4 types de population. Ensuite il a été déterminé un territoire géographique pertinent en prenant en compte pour chaque commune un temps d’accès, pour le praticien le plus proche, de 30 minutes de route pour les généralistes et de 45 minutes pour les spécialistes. Enfin, une classification des communes a été calculée en fonction de la situation d'accessibilité aux soins en durcissant notre critère de densité par rapport à celui du Ministère de la Santé (60 % contre 30%) et en incluant un indicateur de disponibilité. Le tableau ci-contre montre notre classification, sans distinction entre les honoraires pratiqués. En se plaçant sur un plan purement géographique, on voit que 1/3 des français se trouve devant un accès aux soins restreint. En médecine générale en ville ce sont prés de 15 millions de personnes qui ont des difficultés pour consulter un médecin de famille (3,2 millions d'usagers sont dans un désert médical!). Pour les spécialistes, 1/3 des français se trouve en difficulté à cause d'une offre médicale insuffisante. Pour les spécialités retenues la situation est encore plus tendue ainsi que le montre le tableau ci-après : Les 2 situations tarifaires suivantes ont été étudiées : • l'aspect uniquement géographique en prenant en compte tous les médecins quels que soient leurs tarifs ; • l'aspect géographique et financier en étudiant l'offre disponible avec au maximum 40% de dépassements puis la seule offre au tarif de la sécurité sociale (sans dépassement d'honoraires). Pour ce qui concerne notre département force est de constater un inacceptable recul de l'offre médicale en 4 ans. En se concentrant sur l'aspect géographique (tous médecins libéraux pris en compte), la fracture sanitaire s'est creusée depuis 2012, notamment sous l'effet des départs de médecins en retraite non remplacés. La situation est encore plus préoccupante pour les spécialistes étudiés. Au-delà de la proximité géographique, l'enjeu de l’accès aux soins est également financier. Si les dépassements d'honoraires imposés aux patients sont trop élevés, une partie d'entre eux devra renoncer aux soins, notamment les personnes les moins bien couvertes par les complémentaires santé. Vous pouvez de consulter, sur notre site national, une carte interactive qui commune par commune donne la position des habitants sur leurs possibilités d’accès aux soins suivants les spécialités retenues. D'une manière générale on peut faire les commentaires généraux suivants :
En 4 ans la situation s'est dégradée pour plus de 30 millions de personnes spécialement pour l’accès aux soins de spécialistes sans dépassement d'honoraires en raison d'une répartition géographique des médecins qui se dégrade et d'une dérive sans fin des dépassement d'honoraires. L'UFC Que choisir a pris position sur ce problème et a demandé aux parlementaires une fermeture de l’accès au secteur 2 (honoraires libres) et la mise en place d'un conventionnement sélectif des médecins qui ne doivent plus pouvoir s'installer dans une zone sur-dotée qu'en secteur 1 (honoraires encadrés par la Sécurité Sociale). |