Sommaire :

 

« Tant qu’on a la santé… »

« Quand la santé va, tout va... »

On entend souvent ces dictons populaires pleins de bon sens…

 
Mais qu’est-ce que la santé ?
Ce concept a-t-il le même sens, la même valeur pour tout le monde, quel que soit l’âge, le sexe, la condition sociale, le pays, l’époque … ?

Voici la définition de la santé donnée par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) :

« La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. »

 

En effet, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la santé ne se limite pas seulement à l’aspect physique, elle concerne aussi le plan mental.

D’abord parce qu’une bonne santé psychologique permet de bien appréhender la réalité. En effet, les troubles psychiques se manifestent surtout par une perception déformée et les personnes qui en souffrent auront du mal à vivre « normalement ».

 

Nous savons intuitivement que nous n’avons pas tous le même « capital santé » : certains sont plus fragiles que d’autres.

La santé ne va donc par représenter la même chose pour chacun d’entre nous, et la problématique pourra donc être, selon les cas : « Etre en bonne santé, se maintenir en bonne santé, retrouver la santé… »

 

Qu’est-ce qui m’indique que je suis en bonne santé ?

Si je suis en bonne santé, comment faire pour garder cette santé ?

Est-ce qu’on peut garder le même état de bonne santé quelque soit notre âge ?

Et donc, question corollaire, jusqu’à quel âge peut-on rester en bonne santé ?

 
L’espérance de vie en bonne santé
L'espérance de vie en santé ou en bonne santé (EVBS) est « le nombre moyen d'années de bonne santé que l'on peut espérer vivre au sein de l'espérance de vie (EV) dans les conditions médicales, sociales et sanitaires du moment ». C'est un indicateur actuellement difficile à évaluer, et donc souvent remplacé par celui de l'espérance de vie sans incapacité (EVSI), un indicateur sanitaire et démographique structurel recommandé par l'Union Européenne. La valeur de cet indicateur dépend de la fiabilité statistique des données médicales d'incapacité (handicap physique ou mental, réversible ou non selon les cas).

 

Bien que mesurant l'incapacité de différentes manières, toutes les études montrent que les femmes développent plus d'incapacité (dues à des maladies inflammatoires ostéo-articulaires telles que la polyarthrite rhumatoïde, à des maladies neurologiques et dégénératives, à des emplois physiquement exigeants et répétitifs, à l’exposition à des produits toxiques, à l’exposition à des risques psychosociaux et stress résultant de la combinaison d’une forte demande psychologique liée à une faible latitude décisionnelle…) que les hommes, mais qu'elles vivent néanmoins plus âgées.

De fait l’écart entre les hommes et les femmes s’amenuise quand on considère non pas l’espérance de vie globale, mais l’espérance de vie en bonne santé, c’est à dire sans limitation d’activité ou sans incapacité majeure.

 

« Comment être acteur de sa santé et maintenir aussi longtemps que possible son espérance de vie en bonne santé ? »

 

Il faut tout d’abord connaître son état de santé à un moment donné, c’est à dire avoir accès à des professionnels de la santé qui peuvent faire un diagnostic.

Ensuite, en fonction du diagnostic, faire de la prévention ou mettre en œuvre des actions correctives.

 

La prévention :
  • Avoir une activité physique régulière.
  • Avoir une alimentation saine et équilibrée.
  • Se faire vacciner (un taux minimum de couverture vaccinale est requis pour que toute la population soit protégée. Par exemple pour les oreillons, la rougeole et la rubéole qui sont parmi les plus contagieuses : une personne contaminée par la rougeole peut infecter entre 15 et 20 personnes (par comparaison une personne grippée contamine entre 1 et 3 personnes). Le virus de la rougeole continue à circuler, même à l’intérieur d’une population bien vaccinée dans laquelle il y a peu de sujets réceptifs. C’est ce qui explique qu’un taux élevé de couverture vaccinale, d’au moins 95%, soit indispensable pour empêcher la circulation virale.
  • Ne pas commencer à fumer.
  • Eviter les comportements ayant un effet néfaste sur la santé : abus d’alcool et/ou de drogues – et spécialement pour les jeunes générations, faire très attention aux mélanges alcool et drogues, surtout quand leur consommation est faite en quantités qui peuvent être fatales pendant les « bitures express » (ou « binge drinking »).
  • Maintenir le lien social, éviter l’isolement qui peut entraîner un état dépressif.
  • Eviter si possible - ou connaître ses limites – dans les contextes qui génèrent stress et inconfort psychologique.
  • Respecter les prescriptions des professionnels de santé – et aussi respecter le corps médical : trop de professionnels de santé se font agresser dans le cadre de leur fonction.
  • Avoir une activité physique régulière : le fait de ne pas pratiquer d’activité physique régulière cause en effet plus de 5 millions de décès prématurés chaque année dans le monde. Pour réduire le risque de maladies cardiaques, de diabète de type 2, de cancers et d’un certain nombre d’autres maladies chroniques, l’Organisation mondiale de la santé recommande aux adultes et aux personnes âgées de pratiquer une activité physique pendant au moins 2h30 par semaine.
  • Une étude anglaise à montré que six disciplines sportives populaires – aérobic, cyclisme, football, sports de raquette, course et natation – entrainent une réduction du risque de décès prématuré (entre 15 % et 47%) chez ceux qui pratiquent l’aérobic, le cyclisme, un sport de raquette ou la natation.

 

Exemples d’actions correctives :

On retrouve dans les actions correctives des thèmes abordés dans l’aspect prévention :

    • arrêter de fumer ;
    • diminuer sa consommation d’alcool ;
    • avoir une activité physique régulière (il n’est pas forcément nécessaire d’être sportif : 1/2 heure de marche dynamique par jour est déjà considérée comme une prévention efficace) ;
    • avoir une alimentation saine et variée ;
    • être attentif à l’état de sa santé mentale (isolement, morosité, dépression...).
 
L’influence de l’alimentation sur le maintien en bonne santé
En France, 6,5 millions de personnes sont considérées comme obèses (soit 14,5% de la population adulte). La proportion des personnes obèses est passée de 8.5% à 14,5% entre 1997 et 2009.

L'augmentation de la prévalence est observée dans toutes les tranches d'âge de la population, y compris les seniors. Cependant, celle-ci semble plus importante chez les femmes (15,1%) que chez les hommes (13,9%).

L’obésité : une maladie des tissus adipeux.

L’obésité correspond à un excès de masse grasse qui entraîne des inconvénients pour la santé et réduit l’espérance de vie. Ses causes sont complexes : au-delà de la nutrition et de la génétique, de nombreux facteurs environnementaux semblent en effet impliqués dans le développement et l’installation de cette maladie chronique.

 
Prendre soin de ses dents pour être en bonne santé
Une bonne hygiène dentaire ne permet pas seulement d’afficher un sourire éclatant et d’éviter les caries. Elle permet aussi de tenir éloignées certaines maladies de nature immuno-inflammatoire. Plus qu’on ne peut l’imaginer, santé dentaire et santé générale sont étroitement liées. 

Une mauvaise santé bucco-dentaire peut avoir des répercussions insoupçonnées sur le reste de notre corps. En effet, notre condition générale, notre bien-être et nos relations aux autres peuvent se trouver altérés à cause d’une mauvaise santé dentaire. C’est pourquoi notre bouche doit faire l’objet d’une attention au moins biquotidienne.

 
Santé mentale et dépression : ces nouvelles thérapies qui ont fait leurs preuves
Une révolution est à l’œuvre, chamboulant sur son passage toutes nos croyances sur la dépression. L’idée selon laquelle les antidépresseurs ne peuvent pas tout, et que des alternatives « douces » peuvent les seconder, voire parfois les remplacer, n’est plus une hérésie. On pense à la psychothérapie bien sûr, mais aussi, et c’est plus étonnant, au sport, à la méditation, à un régime alimentaire spécifique

Il n’y a jamais eu autant de dépressifs dans nos sociétés modernes – c’est même le premier trouble mental. Chaque année, tous pays confondus, il provoque 800 000 suicides. En France, une personne sur cinq sera affectée par une dépression au cours de sa vie, et cette pathologie est responsable à elle seule de près de la moitié des arrêts de travail.

Contrairement aux idées reçues, les Français ne sont pas les champions de la consommation d’antidépresseurs, loin de là. Notre pays n’est qu’au 17e rang du classement établi par l’OCDE. Il n’empêche que les ordonnances restent chargées. Quant aux Etats-Unis, la consommation y a bondi de 400 % depuis 2000 ! Dans les années 1980, les médecins nous avaient pourtant promis la félicité sur ordonnance. Le mystère de la dépression était enfin résolu : Un Prozac, et ça repart !

Trente ans plus tard, le réveil est brutal. Ces pilules miracles n’ont pas tenu toutes leurs promesses. Certes, elles permettent à nombre de malades de retrouver suffisamment goût à la vie pour sortir de leur lit, ce qui constitue un progrès indéniable. Mais à quel prix ! Les effets secondaires sont parfois très lourds – prise de poids, libido en berne… – et la guérison, pas forcément au rendez-vous. « Les antidépresseurs masquent les symptômes de la maladie, mais n’en traitent pas la cause, explique Guillaume Fond, psychiatre, médecin en santé publique à l’hôpital de la Conception à Marseille et enseignant-chercheur à la faculté de la Timone.

D’où l’intérêt par exemple de la psychothérapie avant tout autre traitement dans les formes légères de dépression : « A partir du moment où le patient n’est pas abattu au point de rester dans son lit, où il y a encore une “modulation” de l’humeur dans la journée, cela peut effectivement suffire ». Les thérapies cognitives et comportementales (TCC) ont tout particulièrement fait leurs preuves.

D’autres pistes relèvent pourtant du bon sens. « Comment une personne peut-elle espérer aller bien si elle ne prend pas soin d’elle, de son cerveau et de son corps ?

On parlait autrefois d’hygiène de vie. L’expression a vieilli, il vaut mieux parler de style de vie mais il faudrait renouer avec les principes qui la sous-tendent : bien manger, bien dormir, faire du sport. » De la règle de vie au traitement, il n’y a qu’un pas. La recherche se penche en ce moment sur les liens entre notre alimentation et notre moral, car les ravages de la malbouffe pourraient bien s’étendre à notre cerveau. A quand un régime antidépression ?

 
Etre acteur de sa santé : oui, mais pas seul. La relation patient-médecin
Durant des siècles, la relation médicale a fonctionné sur un modèle paternaliste et hiérarchique entre un médecin détenteur d’un savoir et d’un pouvoir sur le corps du malade et un patient soumis à l’autorité médicale, souvent assigné à une position passive et infantilisante. La communication était essentiellement unilatérale, l’information descendante.

« La relation entre un patient et un médecin est le fondement de l’exercice médical. Il s’agit toujours d’une rencontre singulière et imprévisible, qui se construit autour du double langage, du corps et du symptôme et de celui de la parole. Celle-ci porte en elle un formidable pouvoir structurant, rassurant, mobilisateur de ressources ou au contraire source de frustrations, de colère, de revendications », résume Isabelle Moley-Massol, psycho-oncologue, psychanalyste libérale et praticienne à l’hôpital Cochin.

« Peu à peu, dans la deuxième moitié du 20ème siècle, les patients ont pris la parole et demandé à être informés sur leur maladie, à être consultés dans les options thérapeutiques ».

 
Etre acteur de sa santé à distance : la téléconsultation
La téléconsultation constitue une voie nouvelle pour faciliter l’accès des citoyens aux soins sur l’ensemble du territoire, y compris dans les zones où les professionnels de santé sont peu nombreux. Elle permet une prise en charge et un suivi plus rapides des patients, en prévenant notamment des renoncements aux avis spécialisés ou des délais de consultation trop longs. Elle est aussi un moyen d’éviter, pour les patients, des déplacements inutiles ou un recours aux urgences. Elle favorise également la prise en charge coordonnée entre professionnels de santé.
 
Se soigner seul : les dangers de l'automédication
Les dangers de l'automédication sont multiples, surtout lorsque celle-ci n'est pas maîtrisée. Dans certains cas, l'automédication peut entraîner des complications sévères.

 

Pourquoi se soigner seul peut-il s'avérer dangereux ?

 

Risques dus au médicament lui-même :

  • méconnaissance des composants du médicament ;
  • toxicité méconnue ;
  • date de péremption du médicament.

 

Risques liés à la prise :

  • interactions médicamenteuses ;
  • erreur de posologie ;
  • méconnaissance des effets secondaires ;
  • non prise en compte des éventuelles allergies.

 

Difficultés pour le corps médical :

  • retard de diagnostic ;
  • la prise de médicaments dans le cadre d'une automédication peut masquer certains symptômes ;
  • fausser l'interprétation des résultats biologiques ;
  • se soigner seul, avec des médicaments non appropriés, peut entraîner d'autres maladies ;
  • aggravation des maux.
 
Conclusion - Etre acteur de sa santé : peut-on agir seul ?

Les consommateurs appartenant à la classe moyenne ont généralement les moyens d’être acteurs de leur santé.

 

Mais pour d’autres classes sociales moins favorisées, la volonté ne suffit pas : en fonction des conditions sociales et économiques de la personne ou de la famille, d’autres préoccupations (emploi, logement, scolarité, situations de précarité d’une manière générale…) prendront la priorité sur la santé.

 

C’est dans ces situations où le citoyen ne peut agir seul que l’Etat doit aussi nous aider à être acteur de notre santé :

  • résorber les déserts médicaux ;
  • faciliter l’accès au soins (à travers les Maisons de Services au Public par exemple), résister à la pression des lobbys de l’industrie du sucre, des géants de l’agroalimentaire et de la grande distribution (dont les intérêts sont très éloignés de ceux des consommateurs) ;
  • être plus assertifs dans la mise en place de l’étiquetage des aliments (Nutriscore) ;
  • favoriser la nourriture bio et les circuits courts dans les cantines scolaires et les hôpitaux, casernes, prisons…

 

En effet, les inégalités sociales, de santé et d'accès aux soins, les difficultés d'accès aux assurances complémentaires, les forfaits et franchises, les dépassements d'honoraires, les tracasseries avec le tiers payant sont des obstacles majeurs à l'accès aux soins pour les plus démunis.

 

Etre acteur de sa santé, c’est avoir une approche écologique de son corps et de son environnement (dans le sens où l’écologie est une science qui étudie les êtres vivants dans leur milieu en tenant compte de leurs interactions).

 

Etre acteur de sa santé est un acte personnel, voire intime, mais aussi un acte de citoyen engagé, dans ce sens que notre santé a une influence sur notre capacité à interagir avec les autres, à se former, à travailler, sur ce que nous coûtons à la société en maladies, médicaments, absentéisme…