Les dépenses de santé mettent en évidence qu’en 2019, la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) est évaluée à 208 milliards d’euros. Elle progresse plus vite que l’inflation du fait de l’évolution des soins hospitaliers. La Sécurité sociale finance 78,2 % de la CSBM, et les organismes complémentaires (mutuelles, sociétés d’assurances et institutions de prévoyance), 13,4 %. La part restant à la charge des ménages continue de diminuer pour s’établir à 6,9 % en 2019 ce qui représente environ 210 € par habitant et par an (source INSEE). Si on prend en compte le reste à charge et le coût des complémentaires santé, la dépense moyenne par ménage est de plusieurs centaines d’euros par an. Cette dépense est bien sûr très dépendante de l’âge, les dépenses de santé augmentant avec l’âge, et pèse beaucoup plus sur le budget des ménages défavorisés que sur celui des plus riches. Conséquence : un renoncement à certains soins et notamment à ceux qui jusqu’à maintenant étaient mal pris en charge par la Sécurité sociale et les complémentaires santé : optique, soins dentaires, audition. Comment réduire ses dépenses de santé… tout en préservant au mieux sa santé ?
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Choisir sa complémentaire santé |
Depuis deux ans deux données nouvelles en matière de complémentaire santé sont à prendre en compte : 1 – Depuis le 1er décembre 2020 il est enfin possible de changer de complémentaire santé à tout moment si votre contrat a plus d’un an, comme c’est déjà le cas par exemple pour les assurances habitation, autos... Sauf si votre contrat a moins d’un an vous n’êtes plus obligé d’attendre l’échéance de celui-ci pour le résilier en faisant attention à respecter le délai de résiliation. Pour résilier il vous suffit d’adresser une lettre RAR à votre assureur (ou de le faire sur un support durable, mail par exemple). La résiliation prendra effet un mois après la date d’envoi de votre demande. Vous pouvez aussi demander au nouvel assureur de prendre en charge les modalités de résiliation auprès de l’ancien. Cette résiliation à tout moment est l’aboutissement d’un long combat de notre association face aux réticences du lobby des assureurs et mutuelles. 2 – Autre changement d’importance : la mise en place du 100% (ou reste à charge 0). Effectif depuis le début 2020 pour les soins dentaires et optiques, il l’est depuis le début 2021 pour l’audition. Les personnes couvertes par une complémentaire santé « responsable » ou par la complémentaire santé solidaire (CSS) peuvent bénéficier d’une prise en charge totale de certains soins dentaires (certaines prothèses), certains équipements optiques (lunettes et montures) et certaines prothèses auditives qui n’étaient jusque-là peu prises en charge par les complémentaires santés et entrainaient de nombreux renoncements aux soins. Pour en savoir plus sur le100% santé consultez notre dossier sur ce sujet. Malheureusement ce que les assurés vont économiser avec le 100% santé va leur être repris via une hausse des cotisations des complémentaires santé qui augmentent depuis de nombreuses années plus vite que l’inflation. Pour l’année 2021 notre association constate une augmentation médiane de 4,3% des cotisations, très variable suivant les assureurs et qui, pour les hausses les plus marquées, ne nous parait pas justifiée par l’extension du 100% santé aux prothèses auditives depuis le 1er janvier 2021. Depuis de nombreuses années les tarifs des complémentaires santé augmentent beaucoup plus vite que l’inflation et pèsent de plus en plus sur le budget des ménages. La résiliation devenue possible à tout moment (après un an de contrat) doit vous inciter à vous poser la question suivante : quelle est la meilleure complémentaire santé en termes de coût et de garanties adaptée à ma situation ? Cette démarche concerne tous ceux qui ne bénéficient pas aujourd’hui d’un contrat collectif, directement ou indirectement par l’intermédiaire de leur conjoint, partenaire de PACS ou concubin : jeunes en quête d’un emploi, chômeurs de longue durée, autoentrepreneurs, personnes salariées d’un particulier, indépendants, retraités de tous statuts professionnels et fonctionnaires d’État ou des collectivités territoriales et hospitalières. Elle concerne aussi tous ceux qui, demain, ne pourront plus bénéficier d’un contrat collectif via leur employeur, à la suite d’un changement professionnel (licenciement, entreprenariat individuel…) ou personnel (décès du conjoint, divorce, jeune de plus de 25 ans…). Avant de faire votre choix, il vous faut faire le point sur vos besoins et analyser votre consommation de soins. Essayez d’estimer sur une année le montant de vos soins et ce qui vous resterait à charge si vous n’aviez pas de complémentaire santé. Si ce reste à charge est inférieur au montant de la cotisation vous pourriez vous poser la question : ai-je, du moins pour l’instant, besoin d’une complémentaire ? Cela vous permettra aussi d’identifier les familles de soins (dépassement d’honoraires, optique, dentaire, audiologie, etc.) les plus couteuses et de choisir vos garanties en conséquence. N’oubliez pas aussi de prendre en compte les prestations d’assistance qui accompagnent certains contrats et prennent de l’importance avec l’âge (pertes d’autonomie notamment). Enfin suivant votre âge et votre situation (jeunes et étudiants, demandeurs d’emploi, retraités…) votre choix sera différent. Pour vous aider nous mettons à votre disposition sur notre site national dans notre dossier « mutuelle » plusieurs guides d’achat (libres d’accès) : l’un général sur le choix d’une mutuelle et ensuite plusieurs spécialisés suivant votre situation : retraités, jeunes et étudiants, fonctionnaires, demandeurs d’emploi, autoentrepreneurs, indépendants et professionnels libéraux, familles. Pour chaque situation vous sont précisées les garanties indispensables, celles intéressantes, la réglementation et les points de vigilance. Enfin notre comparateur mutuelle (accessible aux abonnés au site) vous permettra de connaitre suivant trois situations (étudiant, retraité, famille monoparentale) et divers critères (notamment dépenses en optique, dentaire, audition) l’ensemble des offres accessibles que vous pourrez classer suivant différents critères. A titre d’exemple le comparateur nous a donné 302 contrats accessibles pour le profil suivant : couple de retraité de 68 ans ayant de faibles dépenses en optique et dentaire, et aucune en audioprothèse. En ne retenant que les 162 ayant *** ou ** sur le critère prestation/coût le montant de la cotisation mensuelle varie de 47,71 € à 359,22 € avec bien sûr des montants de prestations différents. Pour chaque contrat vous obtenez le détail des prises en charge et vous pouvez affiner votre choix en choisissant par exemple une prise en charge de qualité pour un type de soins donné (dentaires par exemple). Le choix qui s’offre à vous est donc large et les possibilités d’économie en changeant de contrat non négligeables. Un autre critère peut être pris en compte : un assureur ou une mutuelle responsable. Nous sommes particulièrement attentifs à deux données que devraient communiquer les assureurs : le taux de redistribution et la transparence sur les garanties offertes. Le taux de redistribution c’est la part que l’assureur rembourse à ses assurés au titre des prestations des contrats. Nous avons obtenu auprès des pouvoirs publics que l’affichage de ce taux de redistribution soit obligatoire sur les devis que doivent fournir les assureurs lors de la souscription du contrat. Une de nos enquêtes récentes montre que cette obligation est loin d’être remplie et que lorsque ces taux sont connus ils varient sensiblement entre les assureurs : de 69% à 88,4 % pour les 23 que nous avons analysé. Evitez de souscrire auprès des assureurs les moins vertueux dont le taux de redistribution est inférieur à 75%.
Dernier conseil dans le choix d’une complémentaire : attention au démarchage agressif. La résiliation à tout moment va rendre le marché plus concurrentiel mais va du coup entrainer des pratiques commerciales abusives pour trouver de nouveaux clients comme dans les secteurs de l’énergie (changement de fournisseur et rénovation énergétique). Ne donnez jamais suite à un démarchage et fuyez les assureurs qui utilisent ce genre de pratiques. Ce sont souvent les mêmes qui ont des taux de redistribution faibles. |
Réduire son reste à charges |
Le choix d’une complémentaire santé c’est aussi le choix d’un reste à charge qu’on choisit d’assumer. Ce reste à charge sera d’autant plus important que vous choisirez un contrat moins onéreux et d’autant plus réduit que vous accepterez une cotisation plus élevée. Il existe de nombreuses solutions qui vous permettrons de réduire vos dépenses et d’arbitrer au mieux entre ce que vous ferez prendre en charge par votre complémentaire et ce que vous accepterez d’assumer.
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