Les dépenses d’énergie pour le logement sont incontournables et représentent suivant les ménages et les logements un poste important de dépenses, tant et si bien que des millions de ménages sont considérés comme en précarité énergétique (définie par exemple comme tout ménage consacrant plus de 10% de ses revenus aux dépenses d’énergie dans leur logement).

Faire des économies sur ses dépenses d’énergie peut rapidement représenter des dizaines voire des centaines d’euros par an. Certaines mesures comme la rénovation du logement supposent, malgré les aides, des investissements suivant les cas non négligeables, avec un retour sur investissement qui peut prendre plusieurs années mais d’autres sont immédiatement applicables parfois sans aucun coût. Passons-les en revue :

1 – Avez-vous le bon fournisseur ?

On ne le dira jamais assez : changer de fournisseur de gaz et d’électricité est une opération très simple. Vous pouvez changer de fournisseur à tout moment sans préavis ni pénalités. Il vous suffit de choisir votre nouveau fournisseur qui s’occupera de tout et le changement se fera sans interruption de fourniture. Vous recevrez une facture de clôture de votre ancien fournisseur, normalement dans le mois qui suit le changement. Pour en savoir plus consultez notre fiche sur le sujet sur notre site ou nos conseils sur notre site national.

Pour choisir utilisez notre comparateur gratuit ou celui du Médiateur de l’énergie. A titre d’exemple nous avons relevé sur notre comparateur le 23/11/2020 les offres suivantes pour un logement à Montpellier :

  • Electricité pour un abonnement base de 9 kVA et 10.000 kWh de consommation annuelle : 83 offres d’une trentaine de fournisseurs pour un coût annuel de 1538,64 € à 1971,34 € soit près de 30% (et plus de 400 €) entre l’offre la moins chère et la plus chère ;
  • Gaz pour 10.000 kWh par an : 45 offres d’une bonne dizaine de fournisseurs pour un coût annuel de 668,92 € à 874,56 € soit aussi près de 30% d’écart (et plus de 200 €).

2 – Avez-vous le bon contrat ?

Choisir un fournisseur c’est aussi choisir un contrat parmi les différents contrats possibles.

Le prix n’est pas le seul critère de choix. Soyez attentifs au mode de révision de celui-ci : prix fixe pendant un, deux ou trois ans, prix indexé (sur quoi ? certaines formules d’indexation étant peu compréhensibles), part « d’électricité ou de gaz vert(e) », etc. Pour l’électricité il est sûr que les tarifs vont être orientés à la hausse dans les années à venir et des offres à tarif fixe pendant un, deux ou trois ans peuvent être plus intéressantes. C’est moins le cas pour le gaz. Même si vous souscrivez une offre à tarif fixe pour deux ans vous n’êtes pas engagé pour deux ans et pouvez changer d’offre à tout moment. Attention aussi aux offres très intéressantes qui peuvent n’être valables que pour une durée limitée, le fournisseur changeant ensuite ses tarifs.

Les offres au tarif réglementé ne sont pas les plus intéressantes. De plus concernant le gaz il n’est plus possible de souscrire une offre au tarif réglementé, celui-ci devant disparaître en juin 2023 et si vous êtes au tarif réglementé du gaz vous devez d’ici juin 2023 souscrire une offre au tarif libre.

Attention aussi aux formules d’abonnement souscrites qui peuvent être sources d’économie. Pour l’électricité cela suppose :

  • de choisir la bonne puissance souscrite : inutile de payer un abonnement avec 9 kVA si par exemple vous ne dépassez jamais les 6 kVA. La plupart des abonnés ont maintenant un compteur Linky. Le compteur affiche la puissance appelée instantanée. En branchant successivement vos appareils vous pouvez donc déterminer la puissance appelée par chacun et la puissance la plus élevée que vous atteindrez. Cela peut aussi vous inciter pour ne pas dépasser un seuil à éviter de mettre en marche en même temps les appareils les plus énergivores. Autre solution : ouvrir un compte personnel sur Enedis qui vous permettra de connaitre votre consommation y compris heure par heure ainsi que la puissance max appelée chaque jour.
  • de choisir entre un abonnement de base ou un abonnement heures pleines-heures creuses (ou d’autres formules à tarif variable suivant la journée ou les week-ends ou autres). Sachez qu’un contrat heures pleines-heures creuses pour lequel le montant de l’abonnement est plus élevé n’est intéressant que si vous consommez au moins environ 40% d’électricité en heures creuses !

Pour le gaz il vous faut choisir entre l’abonnement au tarif Base, B0 ou B1. Le tarif base concerne normalement les foyers qui consomment moins de 1000 kWh par an (cuisson uniquement), le B0 ceux qui utilisent le gaz pour la cuisson et l’eau chaude (moins de 6000 kWh par an) et le B1 ceux qui se chauffent au gaz (moins de 30.000 kWh). Entre Base et B0 d’un côté et B1 de l’autre le montant de l’abonnement et le prix du kWh sont très différents et si par exemple vous êtes au B1 (car votre fournisseur vous a appliqué ce tarif car vous vous chauffez au gaz) et consommez moins de 6000 kWh demandez à passer au B0

3 – Les achats groupés d’énergie de Que Choisir

Pour obtenir les meilleurs tarifs et contrats de fourniture d’énergie participez aux achats groupés d’énergie que nous organisons régulièrement.

Si vous vous chauffez au fioul un achat groupé est organisé chaque mois. Inscrivez-vous sur le site choisirsonfioul.fr. Vous y trouverez les derniers prix obtenus lors de ces achats groupés et en vous inscrivant avec votre mail serez prévenu du prochain achat.

Pour le gaz et l’électricité ces achats ont lieu tous les deux ans. Le prochain achat groupé sera lancé en juin 2021. Pour en savoir plus et notamment les tarifs obtenus lors de l’achat groupé de 2019 consultez le site choisirensemble.fr

4 - Des économies quotidiennes avec de multiples gestes

L’énergie la moins chère est celle que l’on ne dépense pas. De nombreux gestes permettent de moins consommer : certains simples et peu couteux, d’autres nécessitant des investissements plus ou moins lourds. Passons en revue quelques une de ces sources d’économie :

  • Chauffer intelligemment : réduire la température des pièces chauffées (1 degré de moins c’est 7% de consommation en moins), 19-20° dans les pièces à vivre, moins dans les autres, 16 ° dans les chambres. Installer une régulation. Purger les radiateurs. Entretenir sa chaudière (entretien annuel obligatoire), etc.
  • Economiser l’eau chaude : baisser la température de l’eau à 50-55°, isoler les conduits, installer un mitigeur, et… prendre des douches rapides plutôt que des bains trop longs !
  • Eclairage et appareils électriques : éteindre la lumière et les appareils quand on ne s’en sert pas. Des ampoules LED plus économes. Ne pas laisser d‘appareils en veille.
  • Electroménager (réfrigérateur, congélateur, lave-linge, lave-vaisselle, cuisson, etc.). Remplacer le cas échéant vos appareils par des appareils économes (choisir ceux avec une étiquette A+++ en tenant compte de la consommation affichée). Dépoussiérer et dégivrer réfrigérateurs et congélateurs. Les éloigner d’une source de chaleur. Faire la lessive à 40° plutôt que 60° (25% de consommation électrique en moins). Eviter les sèches linges très énergivores. Utiliser le programme « Eco » du lave-vaisselle et ne le mettre en marche que s’il est bien plein. Couvrir les casseroles quand on fait chauffer de l’eau, etc.

Quelques site utiles où vous retrouverez ces conseils : sur notre site national notre dossier « consommation responsable », sur le site du Médiateur de l’énergie, les 20 solutions de l‘ADEME, etc.

5 – Engager des travaux de rénovation énergétique

Pour les logements qui le nécessitent, des travaux de rénovation énergétique seront la mesure la plus susceptible d’entraîner une économie significative mais aussi au prix d’un investissement qui peut être non négligeable malgré les diverses aides accessibles. Comment rénover, comment financer un projet, de quelles aides bénéficier, auprès de qui s’informer, les erreurs à ne pas commettre…toutes ces questions sont abordées dans notre dossier rénovation énergétique que nous vous invitons à consulter.